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Meonia
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MessagePosté le: 08/09/2011, 10:04 Répondre en citantRevenir en haut

Sortir de Mahingan avait été tout sauf une partie de plaisir, mais les drakoniens s'en étaient grosso-modo bien sortis : ils étaient parvenus à éviter les patrouilles de danhs et de lycans, à éviter de s'attirer les foudres des entités végétales et autres esprits des bois, et à aisément trouver de quoi manger alors que leurs réserves étaient épuisées depuis un moment. Bénies soient les montures darash-akin pour leur avoir permis de goûter à la chair nerveuse d'une bande de loups qui leur avaient cherché des crosses.

Autre point positif, ce long périple à travers bois avait permis au diplomate Peren Cœur-d'Argent de tisser des liens avec son escorte. Kadak Griffe-Bronze et Madath Cœur-Spath était un couple mixte de drakoniens qui lui étaient foncièrement dévoués mais qui avaient commencé à baisser leur garde dès le début des mésaventures de leur protégé.
Kadak le mâle était un individu osseux à la peau gris claire dont les cheveux étaient taillés courts et dont l'armure d'écailles de cuir aussi rigide que son maintien en disait long sur son caractère. De fait, il était rare qu'il desserre les dents pour ne rien dire.
Madath faisait une tête de moins que les deux mâles, ce qui ne l'empêchait pas de s'avérer aussi robuste qu'eux et de faire preuve d'autant de discipline que son confrère. Elle était d'une carnation sombre et sa taille fine répondait aux standards de beauté drakoniens. Privilégiant l'épieu à l'épée, elle se montrait plus directe que Kadak et d'un caractère plus ouvert, même si elle se tenait souvent légèrement en retrait de Peren du fait de sa position supérieure dans la hiérarchie des clans du Cœur.
Deux compagnons de valeur durant cet exil involontaire, oui...

Les trois drakoniens avaient prudemment avancé durant des semaines vers le Sud, sans pouvoir déterminer à quel moment il leur aurait fallu bifurquer à l'Est ou à l'Ouest. C'est ainsi qu'en suivant approximativement le tracé de la côte, ils parvinrent... à un autre ensemble de forêt dont la végétation était visiblement différente. Avec un peu de chance, peut-être venaient-ils de pénétrer dans un autre royaume où ils pourraient enfin se repérer et repartir en Drakonia.
Owadja
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MessagePosté le: 14/09/2011, 20:34 Répondre en citantRevenir en haut

Des plaines à pertes de vue, parsemées de grandes forets de chênes centenaires et en fond, de hautes chaines de montagnes, voici les terres sauvages qui s'ouvrirent à eux. Le petit groupe progressa à couvert des grands arbres, évitant de s'exposer inutilement, en plaine.
Inconscient du danger qui s'annonçait, il ne firent pas attention à l'épaisse colonne de fumée, qui des montagnes s'échappaient en tournoyant vers les cieux. En début de soirée, le vent changea et en l'espace de quelques heures, la nuit fut précéder par les ténèbres. Les lourds nuages de cendres s'abattirent mollement sur la terre, en une pluie de gris flocons. Légère, soyeuse et étouffante, la cendre recouvrir rapidement le paysage, tout en le plongeant dans une obscurité pastelle.
A l'abri de la frondaison, comme pour le reste de la faune local, la nuit ne fut pas reposante pour les drakoniens, se sentant observer et menacer par une multitude proche de mouvement et grognement.
Tapis dans les fourrés ou les branchages, d'innombrable paires de petits yeux les épiaient.
Au petit matin et à la lumière du jour, ils découvrirent avec stupeur, la transformation du paysage. Baignant dans une fine brume poussiéreuse, Ciel et terre se mêlaient en subtiles nuances de tons et de clarté, où toutes couleurs avaient disparues.
Le temps peut clément ne laissa guère de temps avant que ne retombe d'autres nuages. Venant recouvrir toutes traces successivement tout au long de la journée, mettant à mal les sens des vivants. Si les hautes forets offraient un abris, la région semblait priver d'eau.
La gorge sèche et pâteuse, les yeux et poumons irritées, c'est amoindri que les étrangers passèrent leur deuxième nuit en Kaha, perdu dans les neiges de cendres...

Tout notion d'espace et le temps semblaient s'échapper lorsque enfin, le ciel bleu réapparut sur un décors hivernal. Les animaux s'en étaient reparti vers les plaines, laissant dernier eux, d'innombrables traces partant en tous sens et les oiseaux s'étaient remis à chanter. Signe que la tempête était passer, les Drakoniens en profitèrent pour partir en quête d'eau...
Ils n'en trouvèrent malheureusement pas mais un signe leur redonna espoir.
Kadak Griffe-Bronze venait de trouver des traces récentes d'un large chariot lourdement chargé. Tirer par de nombreux et massive créatures qui avaient labourer le chemin. La piste semblait zigzagué à travers les plaines, longeant les bois en direction de l'ouest...
Seul espoir qu'ils leur restaient, il la remontèrent jusqu'au crépuscule, se rapprochant rapidement de leur objectif. Les premières étoiles se montraient dans le ciel lorsque, des feux de camps abrités sous les frondaisons d'un bois, guidèrent à eux le petit groupe.

La prudence restait de rigueur face à l'inconnu, il pouvait s'agir d'une patrouille de Mahingan ou à la taille des traces de roues, à des êtres de grandes tailles, peut être des ogres.
Se faufilant à travers les arbres, les Drakoniens virent en premier temps les grandes caravanes de bois. Une dizaine au total, toute rangées en un grand cercle dans lequel, une foule de sveltes créatures assistaient joyeusement à un drôle de spectacle.


http://www.youtube.com/watch?v=VguvXd7mXZw&feature=related

Se soir là c'était fête, la Famille Mahadjawo du Clan Museliane se retrouvait enfin, après une luxuriante saison de cueillette. Parmi elles, quelques invitées venus pour le commerce, participaient aux réjouissances de la veillée, avec grand enthousiasme.
Une Herbefolle et une Sauvageombre se prêtèrent au jeu et s'affrontèrent dans un concours de danse.
Guider par un mâle Museliane donnant le rythme tout en imposant un thème, les deux femmes devaient improviser et suivre la danse, de façon la plus fluide et harmonieuse.
Comprenant une dizaine de phases à remporter, celle qui marquait un point, pouvait influencer la danse en rajoutant, modifiant ou supprimant un mouvement.
Fine et gracieuse, l'Herbefolle remporta le premier point sans grande surprise. La second fut pour la Sauvageombre, qui l'arracha de justesse, grâce à ses formes généreuses et la fluidité de ses mouvements.
Elle déroba le troisième point en se débarrassant malicieusement de ses quelques pièces de fourrures et imposa des déhanchés.
Réduisant l'écart, la souplesse de l'Herbefolle rajouta une touche d'érotisme qui ne décontenança point son adversaire, experte dans le domaine.
Trois à trois, à la sixième partie, l'Herbefolle fut battue a son propre jeu et commis une erreur face à la Sauvageombre, qui s'envola vers la victoire. Enchaînant les points et les rajouts de gestuelle défavorisant la plus fine, elle fini par un show étouffant sa concurrente, pourtant talentueuse. Régnant telle une reine sur la scène, elle fini en apothéose, écrasant l'arbitre mâle lui même en éliminant le thème de base et ses contraintes.

Se que remarquèrent en premier les Drakoniens, ne furent pas les subtilités de la danse, mais la boisson qui coulait à flot parmi l'assemblée. La quasi absence de sentinelles et la joie omniprésente. Peut-être auraient-ils une chances de trouver l'hospitalité auprès de ces gens ?

Meonia
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MessagePosté le: 17/09/2011, 17:04 Répondre en citantRevenir en haut

Décidément, la nature ne faisait pas de cadeaux aux drakoniens : déjà qu'ils estimaient avoir eu de la chance de survivre dans la forêt en ne comptant que sur leur instinct de survie et leurs sens de chasseurs encore peu adaptés à la vie en surface, voilà qu'ils se trouvaient pris dans un nuage de cendres à couper au couteau.
Évidemment, le trio s'était immédiatement couvert le nez et la bouche pour se protéger tout en ne cessant d'avancer péniblement dans la purée de pois, sachant pertinemment qu'au moindre arrêt pouvait signifier qu'ils ne pourraient plus se relever à moins de s'extirper d'un épais carcan de cendres. Impossible de dire d'où ce nuage provenait, tant il était étendu.
Lorsque le ciel s'éclaircit enfin, ce fut un paysage sinistre et désert,: les cendres avaient rendues inconsommables fruits ainsi que les quelques ruisseaux qu'ils croisaient et avaient fait fuir tout le gibier... si bien qu'il leur fallut tenir pendant un temps infini sur leurs réserves de viande séchée et sur leurs gourdes.

Les drakoniens avaient épuisé leurs ressources depuis trois bonnes journées lorsque Kadak découvrit de profondes traces de chariots qui leur rendit l'espoir : priant pour qu'il s'agisse de personnes hospitalières pouvant régler leur problème de crampes d'estomac, ils suivirent les traces sur une longue distance. Même si ce n'étais pas le cas, un peu de compagnie serait toujours la bienvenue.

A la nuit tombée, le trio se faufila au milieu des arbres jusqu'à parvenir en vue d'une clairière où plusieurs feux de camps éclairaient un cercle de chariots au milieu duquel s'ébattait joyeusement une foule de créatures humanoïdes et graciles. Bien qu'ils ne puissent pas voir tous les détails depuis leur cachette, les drakoniens furent trouvèrent que ces individus ressemblaient bigrement à des faes de la même ethnie que la reine Maiwenn... des "elfes". Et vu l'ambiance festive, il y avait fort à parier que ceux-ci n'étaient pas concernés par la guerre civile qui agitait Mahingan. Tant mieux, le contact n'en serait que plus aisé.

Après avoir attendu que le concours de danse sensuelle qui accaparait l'attention de tous se termine, les drakoniens sortirent de l'orée de la clairière et s'approchèrent d'un pas sûr du campement. La faible clarté des étoiles suffisait à cacher leur aspect crotté et passablement misérable, mais ils avançaient cependant vaillamment, les deux gardes en s'appuyant sur leurs lances et Peren en gardant le dos droit.
Tandis que chacun d'entre eux menait sa monture reptilienne affamée par la bride, la voix du diplomate fusa clairement dans l'air, quoiqu'elle soit légèrement hésitante.


- Salutation. Je me nomme Peren Coeur-d'Argent et voici mes compagnons Kadak et Madath. Nous sommes désolés de vous imposer notre présence, mais nous souhaiterions vous demander l'hospitalité pour cette nuit. Cela fait des jours et des jours que nous marchons sans rencontrer qui que ce soit, et ce damné nuage de cendre nous a empêché de renouveler notre stock de provisions... Pouvons nous rester ici ?
Owadja
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MessagePosté le: 20/09/2011, 19:04 Répondre en citantRevenir en haut

L'arriver des étrangers passa presque inaperçue parmi l'assemblé de joyeux fêtards.
Toutefois, non loin, une femme s'approcha lentement, observant des pieds à la tête, les nouveaux venues.
Quelques longues secondes s'écoulèrent lorsque enfin, elle adrassa un signe amical de la main, tendant la second vers celui qui avait parler.
S'inclinant en les invitant chaleureusement à prendre place autour d'un feu.
Étonner et curieux, une foule de plus en plus bruyantes, s'agglutina petit à petit autour d'eux.
Une autre femme elfe, assise en tailleur face à eux, leva le poing en l'air, imposant soudainement le silence.
Portant une longue robe plein de motifs colorés,de nombreux bijoux d'or et de pierre précieuses, sa longue et interminable chevelure argent, y venait s'enrouler sur ses genoux.
La première se précipita à son coté, et lui souffla quelques mots à l'oreille.
l'Ancienne la remercia d'un bref signe de tête et laissa la Fille s'en aller.
Fixant les flammes, elle leva lentement la tête et regarda de haut les Hommes-Bêtes, les dévisageant tour à tour de ses yeux noirs et sévères.
Prenant la parole d'une voix rauque et cassée, elle prit la parole en s'adressant à la femelle.


- Moi qui croyait inutile, le fait d'apprendre d'autre langue durant la jeunesse, je découvre enfin qu'il n'en est rien...!
Hospitalité... Un mot magique !...
L'un des rares mots qui en dit plus qu'en elfique...
Soit la bienvenu étrangère, nous avons tous hâte d'entendre une histoire...

D'un feu voisin, des éclats de rire se firent entendre et autour d'un autre, des enfants chantaient.
La vieille frappa dans ses mains et la clameur resurgit autour de son feu. Des outres d'eau, passèrent de mains en mains et finirent dans celles des étranges invitées.
Des coupes de fruits, de soupe et de viande arrivèrent à leurs tours, les encombrant peux à peux de mets divers et variés.
Meonia
Invité

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MessagePosté le: 23/09/2011, 14:21 Répondre en citantRevenir en haut

Il y eut un instant de battement où les drakoniens se virent évalués de la tête aux pieds par ce qui leur sembla être la chef du rassemblement à présent si silencieux... jusqu'à ce qu'elle leur adresse un signe de la main qui marqua la reprise des festivités.
Le trio fut donc gaiement poussé vers le feu de camps et prié de s'installer. Visiblement, les fils du dragon faisaient sensation.
Ils étaient en train d'attendre qu'on leur pose des questions ou qu'on leur offre à boire et à manger lorsque brusquement l'elfe qui leur faisait face de l'autre côté du brasier intima le silence à toute la compagnie. On pouvait la qualifier de belle, avec ses longs cheveux argentés et ses magnifiques bijoux dorés... en tous cas, il ne faisait pas de doute que cette elfe détenait réellement l'autorité ici, puisque celle qui les avait accueillis venait de murmurer quelque chose à son oreille pointue avant de filer. Le commentaire devait néanmoins avoir été honorable, puisque l'examen que la "chef" leur fit subir fut sans concession à défaut d'être franchement amical.

Bien qu'ils se laissent porter par les évènements, les drakoniens furent surpris que l'elfe s'adresse à eux... en ne parlant qu'à Madath. Cette femelle pensait-elle que la fille du dragon était la chef du groupe alors que Peren avait engagé les hostilités ? La garde tourna son regard vers le diplomate, qui lui retourna un haussement d'épaule fataliste.
La drakonienne prit alors la parole nerveusement tandis que les festivités reprenaient et qu'on passait aux invités de quoi se restaurer.


- Nous... nous vous remercions de votre accueil, dame. Nous avons fait un long chemin et... comment dire...
Autant commencer par le commencement : mes compagnons et moi sommes des membres du royaume de Drakonia, gouverné par le souverain Niedamir Griffe-de-Pierre. Il nous avait envoyé prendre contact avec vos voisins faes plus au Nord mais... les discussions ont été écourtées et nous avons été forcé de fuir un début de guerre civile par le Sud. Voilà notre histoire.
Ah ! Je m'aperçois que je ne nous ai pas présenté. Voici sire Peren Cœur-d'Argent, le diplomate qui devait nouer contact avec vos voisins, tandis que mon collègue Kadak Griffe-Bronze et moi devions assurer sa sécurité... et je me nomme Madath Cœur-Spath.
Je pense que vous devriez demander à messire si vous souhaitez davantage d'information, sans vouloir vous commander bien sûr. Je ne suis qu'une simple protectrice.
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MessagePosté le: 23/09/2011, 14:21 Revenir en haut

Owadja
Invité

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MessagePosté le: 29/09/2011, 21:32 Répondre en citantRevenir en haut

L'assemblée curieuse et silencieuse, écouta avec attention les paroles de leur invité. La chute soudaine et sans développement sembla troubler les Elfes, et les regards interrogatifs et déçus se croisèrent. Ne portant nulle attention aux autres, le regard de l'ancienne resta fixé sur Madath, puis s'en désintéressa. Observant de nouveau les flammes dansantes, elle fit un geste rapide de la main, ordonnant qu'une histoire digne de ce nom leur soit contée.
Les murmures n'eurent pas le temps de reprendre qu'une femme se leva.
Elle s'inclina avec grâce face à la Mère de Famille, les invités et une troisième fois, pour l'assemblée.
Différente des autres, elle ne portait pas de robe, semblait être une étrangère, sûrement invitée pour la fête.
Vêtu uniquement d'un pagne et de nombreux bijoux d'or et de plumes, son corps en partie dénudé laissait apercevoir de nombreux tatouages sur sa peau grise, courant le long de ses formes et de ses membres, venant même lui manger une partie du visage.
Pleine de noblesse et de charme, la petite femme à la chevelure et au regard sombre comme la nuit, s'arrêta à quelques pas de Madath.
Deux autres Elfes de la même couleur, allèrent la rejoindre face au petit groupe de Draconien et se mirent à danser lentement, tandis qu'une tout autre musique se fit entendre.
Prenant un air menaçant, la Kahadrine entama son récit d'un ton grave, mimant par de amples gestes de mains.


http://www.youtube.com/watch?v=67J_c90HFl4&feature=related

- Chers invités...!
Les neiges de cendres vous ont portés jusqu'à nous !
C'est donc d'elles qu'il va nous falloir parler...
Sans pitié et s'annonçant toujours avant de s'abattre tel un fléau sur la région, elles sont la peur des éleveurs, la mort de l'égaré, la menace planant et sans fin...
Qu'importe le soleil, la nuit arrive lorsque tombe la neige grise !
Chaude, étouffante et s'accrochant à toute chose, elle s'insinue partout !
Malheur à celles qui dehors, seront prises sous son funeste manteau...
Car c'est parmi ses ténèbres que surgissent les murmures et ombres du passé !
Quand la luminosité tremblante du feu s'atténue, les premiers signes arrivent...
Lorsque les cendres paraissent aussi froide et piquantes que des flocons de neige, la peur s'installe !...
Et enfin...! Lorsque le silence de mort se trouble de lointains murmures de batailles, c'est qu'elles vous réclament...!

L'inquiétude gagna l'assemblée, les regards suspicieux en arrière se firent plus nombreux, les mains caressèrent les fourreaux et les elfes se resserrèrent les uns aux autres.
Donnant vie à l'histoire, les deux danseuses usèrent progressivement de magie, créant des images en modelant les flammes à leur guise. Un léger brouillard enveloppa le cercle de gens, offrant une ambiance plus sombre et menaçante.
Pendant ce temps, la conteuse continuait de captiver son auditoire, racontant l'histoire du peuple des cendres...
Années après années, génération après générations, les neiges de cendres transformèrent la peau et le cœur de ce peuple, les détournant peu à peu des sentiers de Terre Mère.
Gouvernés par un roi fou et démoniaque, la morosité les gagna. Lorsque ce dernier mourut, une grande partie de la population s'enfuit et disparut, emportée par les cendres.
Mais les cendres apportèrent en échange, de fières combattantes originaires de l'ouest.
Prônant les voies de Gaïa, elles arrivèrent aussi nombreuses que les étoiles.
Parfois sages, parfois fermes, la région s'offrit à elles et adopta peu à peu leurs cultures.
Mais plus au sud, l'insoumission et le refus se fit forts et sanglants...
Les représailles et escarmouches permanentes, plongèrent la région dans le sang et la douleur...
Les premières pluies d'été chassant les cendres, les corps refaisaient surface.
A cette époque, il était fréquent de retrouver des carcasses de chariots noircis par les flammes et les os blanchis des malheureux colons.
A cette époque, les routes n'étaient que sentiers parsemés de piques et de crânes et les cendres buvaient abondamment le sang des malheureuses et des innocentes...
Durant plusieurs années, les deux camps se déplacèrent à travers les neiges de cendres pour porter furtivement, des coups à l'adversaire.
Les cendres sont taquines et leurs victimes nombreuses, leur rangs grossissait d'année en année. A chaque été, naissent d'inquiétantes histoires parlant de malheureuses ayant croisé le combat éternel des égarées...

Conquise l'assemblé offrit un tonnerre d'applaudissement et de cris enthousiastes tandis que la Kahadrine s'inclinait respectueusement de nouveau. Chacun allant de son commentaire en échangeant les avis, les elfes reprirent le cours de leurs réjouissances.
Une dizaine de danseuses portant de longues robes fendues, surgirent soudainement, arme à la main et entamèrent, des concours de saut au dessus des flammes.

La petite elfe au teint gris demanda à ce qu'une place lui soit faite et s'assit aux côtés de Peren, lui adressant un doux sourire au passage.


- Sire Peren Cœur-d'Argent, je me présente, Aqpaludva Toundja du Clan Neigecendre.
Votre histoire semblait intéressante, il est fort regrettable que mes Sœurs ne s'arrête qu'au côté "artistique" des histoires...
Meonia
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MessagePosté le: 04/10/2011, 20:00 Répondre en citantRevenir en haut

Constatant le peu d'engouement que suscitait le récit abrégé de leurs aventures, les drakoniens se demandèrent ce qu'ils avaient avaient bien pu dire ou ne pas dire pour laisser ainsi de marbre leurs hôtes. En quelques instants, ils venaient de perdre l'interêt complet du public à oreilles pointues assis autour du feu de camps...
La réponse leur vint lorsqu'une elfe très belle et presque nue à la peau se leva sur un geste de l'ancien et ne se mette à conter une étrange histoire tandis que deux de ses compagnes l'accompagnaient par de gracieuses danses quasiment sous le nez des fils du dragon.

Une histoire des temps anciens ayant des répercussions de nos jours. Un conte au goût de cendres, auquel donnait vie la gestuelle des danseuses, les inflexions de la chanteuse et les brumes magiques qui naissaient paresseusement du brasier. Une fable sur un peuple ayant délaissé ses anciennes croyances, pour se perdre à jamais sous l'égide d'un roi fou. Un requiem pour ceux qui vinrent après ces "perdus" et qui furent enterrés dans la terre qu'ils voulaient peupler, sous la cendre que les drakoniens eux-même avaient foulé et inhalé.
Une tragédie macabre dont la fin était tue, enfin.

Le concert d'applaudissement qui suivit la prestation laissa les drakoniens pantois, mais moins que le spectacle auquel ils venaient d'assister. Il fallut bien l'apparition de la cantatrice au côté de Peren pour parvenir à les sortir de la stupéfaction, tandis qu'autour du feu s'organisait déjà un concours des plus singuliers entre d'athlétiques femelles elfes.
La réponse que lui fit le chef du groupe des peaux-grises lui venait droit du cœur.


- Je les comprend. Votre peuple semble tellement porté sur les chants et la musique, comme si ils faisaient partie de vous-même... nous autres drakoniens n'avaient pas cette chance, pas cette culture. Mon peuple... a vécu depuis la nuit des temps dans les entrailles d'un volcan, sans cesse menacé par des bêtes des tréfonds quand ce n'étaient pas ceux d'autres fils du dragon. La survie passait avant les plaisirs.
Et jusqu'à récemment, la seule musique que nous avions l'heur d'apprécier est celle de la respiration de la roche, le ruissellement de l'eau le long des stalagtite, le chant du marteau sur le métal surchauffé... une bien maigre pitance par rapport à ce que vous nous offrez généreusement cette nuit.


Peren fixa un instant son interlocutrice dans les yeux, sensible à son air doux et à sa peau grisée, avant de se perdre à nouveau dans le brasier.

- Ce que vous a dit Madath est vrai. J'ai été envoyé auprès de Mahingan pour prendre contact avec les faes, car ils nous demeuraient parfaitement inconnus, bien qu'ils soient à la frontière du royaume. Mais rien ne s'est passé comme nous l'espérions, et les faes disparurent comme la rosée du matin en emportant une partie de mon cœur... mais c'est une histoire trop triste pour être racontée intégralement.
Mais demandez-moi ce que vous vous voulez à part sur ce point précis, je me ferai un plaisir de vous répondre, dame Toundja.
Owadja
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MessagePosté le: 08/10/2011, 17:34 Répondre en citantRevenir en haut

-Dommage ...
Les histoires avec des sentiments dedans son généralement les plus intéressantes et palpitantes...
Nos voisines Faëes sont discrètes et nos échanges, quasiment inexistant. Les nouvelles provenant d'elles sont rares, vous aurriez surement conquis mes Sœurs avec...
Pour se qui est des sons de Gaïa, tous ne sont que musique à celui qui leur prête l'oreille.
Le martèlement de l'acier tout comme l'eau qui s'écoule sont leurs chants, vous le verrez demain...

Entre chaque représentations autour du feu, les gamins en pagne allaient et venaient, débarrassant et apportant différents plats en remplissant les verres vides.
Proposant à l'assistance, le choix entre trois boissons et plats.
Aqpaludva fit son choix pour le mélange fruit et légumes et attendit que les Drakoniens aient fait le leur.




Pour ma part, demain je m'en retourne vers le sud, si vous désirez un guide pour retrouver la frontière est, je peux faire un détour et vous aider.
Au sud, les neiges de cendres ne vous raterons pas...
A l'ouest, mes Sœurs font chanter leurs flèches avant de parler...
Le nord par-contre, vous y trouverez des humains...
Il vous reste toutefois le choix de suivre la Famille Mahadjawo vers le nord ouest, en vous rendant sur Mîraina-Artaurë...
La citée est réellement époustouflante mais si la musique vous importune, n'y aller pas !...
Meonia
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MessagePosté le: 10/10/2011, 11:49 Répondre en citantRevenir en haut

Peren ne put s'empêcher d'éprouver un léger pincement au cœur en voyant la mine dépitée de sa compagne grise et en l'entendant exprimer son désappointement... mais, même si il avait vraiment eu la verve lyrique et qu'il avait sut enjoliver ses souvenirs tel le plus inexpérimenté des aèdes, il doutait de disposer d'assez de matière pour que cela en vaille la peine : cela n'avait été après tout que l'aventure d'une nuit qui s'était achevé avec l'aurore. Il s'était simplement bercé d'illusions parce qu'il était tombé sous le charme exotique d'une apparition aux cornes délicieusement ciselées et aux appâts... aussi charmant que ceux que sa voisine étalait devant ses yeux.

Chassant ses amères pensées, le drakonien se servit des plats qui lui étaient généreusement proposés tout en savourant les divers spectacles qui se déroulaient à la lumière vacillante des feux de camps. Mais malgré la fatigue, son esprit ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour le lendemain et d'écouter les différentes options que lui exposaient Neige-Cendre... la tentation de filer vers l'Est était grande, mais pouvait-il demander encore davantage à sa charmante hôtesse ? Puisqu'il ignorait dans quel royaume il émergerait une fois arrivé à l'Est, pourquoi ne pas continuer vers l'Ouest, nouer contact avec cet étrange peuple elfique... et, pourquoi pas, trouver un navire qui le ramènerai avec son escorte au Nord ?
Après quelques instants de concertation avec ses gardes du corps, le verdict tomba : assez de marche solitaire et pénible en pleine forêt !


- Réflexion faite, nous ne sommes pas si pressés de faire des centaines de lieux pour rentrer chez nous... nous allons donc profiter un peu plus de vos contrées, si vous le permettez. Pourriez-vous nous présenter à l'un des membres de cette Famille Mahadjawo pour que nous lui demandions si nous pouvons les accompagner ? Nous saurons nous montrer utiles, et j'aimerai en apprendre davantage sur votre peuple...
Meonia
Invité

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MessagePosté le: 21/01/2012, 15:45 Répondre en citantRevenir en haut

La Famille Mahadjawo n'avait fait aucune difficulté à ce que les drakoniens trainent dans son sillage, d'autant plus que ceux-ci n'étaient pas manchots et qu'ils s'acquittaient fort convenablement de toutes les tâches qu'on leur confiait et qu'ils en vinrent même à devenir des chasseurs potables sous la férules de bonnes maîtresses.
Malgré cela, les trois fils du dragon ne pouvaient que continuer à mesurer l'incompréhensible fossé qui séparaient la culture des kahadrines de la leur, en particulier la raison pour laquelle les tenaient le haut de la société par rapport aux mâles.
Un exemple simple de cette aberration était la composition des sept chariots de la caravane qu'ils suivaient : sur les vingt-cinq personnes qui étaient réunies dans le convois, quatre étaient des enfants des deux sexes et à peine cinq étaient des mâles... ce qui faisait en tout seize femmes occupant divers rôles, dont celui de chef de Famille, de chamane et d'herboriste. Un système franchement incompréhensible pour une société telle que Drakonia prônant l'égalité des sexes.

Toujours est-il que la caravane avait poursuivis son chemin sans incident notable durant deux jours sans rencontrer âme qui vive, ce dont commençaient à s'inquiéter les drakoniens qui n'étaient toujours pas à leur aise dans la forêt.
Le plus tendu d'entre eux était l'ascétique Kadak Griffe-Bronze, qui en venait à regretter de s'être laissé embarquer dans cette histoire alors qu'il avait une compagne volage et une entreprise de contrebande à faire tourner à la capitale. Si il avait accepté cette mission d'escorte, c'était avant tout pour dans le but de recevoir une confortable prime et de pouvoir peut-être établir des accords commerciaux avec les faes... mais au lieu de cela, il risquait de perdre tout ce qu'il avait bâtit à force de s'éloigner de plus en plus de Drakonia !
Il avait échafaudé quelques plans d'une complexité variable pour se faire la malle et rentrer au plus vite, quitte à couper à travers bois... mais le problème demeurait : même si il mettait ses congénères au courant, il n'y avait que peu de chances pour qu'ils survivent seuls dans les bois. Il leur fallait au moins un guide, et ces damnées elfettes peinturlurées ne semblaient pas plus pressées d'arriver chez elle que de vouloir leur en fournir un !

Il faut néanmoins croire que Draavras l'entendit et dut avoir un faible pour la crapule, car elle mit sur sa route le moyen de concrétiser son désir.

Alors que la journée était déjà bien avancée et que les kahadrines n'allaient pas tarder à s'arrêter pour monter le camps pour la nuit, le drakonien fut prit par l'envie de satisfaire un besoin naturel et s'éclipsa derrière un arbre, se disant que de toute façon il n'aurait guère de difficulté à rattraper le convoi rien que par le bruit et la piste qu'il laissait.
Mais tandis qu'il était tranquillement en train d'uriner contre un arbre, une patte épaisse lui tomba sur l'épaule et le tira violemment en arrière. Par réflexe, il tourna se laissa volontairement tomber et entreprit de faucher les pattes de son adversaire. Les pattes ? Oui, des pattes arquées et poilues couvertes par des guêtres de cuir.
Son stratagème réussi et il en profita pour se redresser à moitié et à sauter sur son adversaire en train de chuter lourdement, laissant tomber la masse qu'il portait. Mais à peine eut-il dégainé sa dague et l'eut-il porté contre la gorge canine de sa proie qu'il sentit le plat d'une arme lui défoncer les côtes à travers son armure de cuir et l'envoyer voler quelques pas plus loin.
Feulant de douleur, Kadak tenta de se redresser à nouveau... et sentit cette fois le tranchant d'une sorte de hachoir émoussé contre sa gorge. Un couperet tenue par une créature grotesque à face de chien goguenard et portant une armure dont n'aurait même pas voulu la plus humble des sentinelles drakoniennes. Mais au lieu de l'achever, la bête se mit à parler en bavant, plissant le museau au point que la cicatrice qu'elle avait au coin de la gueule semblait élargir son rictus jusqu'à son oreille gauche.


- Ur'garh... Te voilà ridiculisé par un autre "tendre" ! Gur'Galh rirait de ta maladresse !

- N'importe quoi, j'allais broyer ce... cet... Mais... c'est pas une elfe, ce truc !

- Évidemment, bête sans cervelle. T'as déjà vu un elfe avec la peau grise ?

- Bah ! Un mâle ou un esclave, qu'importe ! On le massacre et on poursuit la traque... ces putes aux oreille pointues ne doivent plus être loin !

Pris de panique, l'esprit de Kadak se mit à tourner à toute vitesse tandis que les deux créatures s'invectivaient et que des bruissements indiquaient l'arrivée d'autres d'entre elles. Finalement, il ne trouva qu'une seule carte à jouer : celle que tous les drakoniens apprennent à maîtriser en même temps qu'ils apprennent à marcher.

- Ainsi vous traquez ces elfes ? C'est bien ma chance, moi aussi.

La créature balafrée, semblant deviner que sa proie semblait négocier sa survie, éclata d'un rire effroyable et bestial, ses longs crocs se dévoilant en un sourire cruel, ses yeux orangés brillant de sadisme.

- Ah ah ah ! Bien essayé, tendre, mais tu étais à quelques foulées d'elles à peine quand on t'a choppé ! Tu faisais quoi là ?

- La preuve que je suis bon, puisqu'elles ne m'ont pas remarquées. Ces putes vérolées ont capturé ma femelle et mon larbin, et je cherche à leur faire payer. Cela fait des jours que je les suis.
Cela vous dirait de me filer un coup de main ?


- Et qu'est-ce qui nous empêcherait de te tuer, puis de les rattraper et de leur faire payer ce que leurs sœurs nous ont fait avant de s'occuper de ta femelle ?

- Peut-être simplement le fait qu'elles sont deux fois plus nombreuses que vous, que j'ai déjà le moyen de vous les servir sur un plateau et que je sais où elles cachent leur or.

Kadak sentit qu'il avait fait mouche en voyant la lueur sanguinaire dans l'œil de la bête se changer en convoitise. Il le tenait. Les babines de la bête retombèrent sur sa mâchoire, sa voix rauque n'aboyant qu'un seul ordre :

- Parle.

- Simple : je retourne vers eux en faisant mine d'être affamé. Je drogue la nourriture et l'eau avec une herbe de mon cru, puis je vous fait signe pour attaquer après la nuit tombée. Si tout se passe bien, seules quelques sentinelles devraient encore être debout, mais pas plus de trois.

- Et après ?

- Vous faites ce que vous voulez des elfes, je vous montre l'or et vous nous laissez tranquilles moi et les miens. Quoique...

- Quoique...?

- Une fois que vous aurez fini de vous amuser, vous pourriez nous accompagner dans le royaume d'où je viens, loin au Nord d'ici. Vous y trouveriez facilement un endroit où vous établir, et les cibles à piller ne manquent pas... en particulier si vous prêtez allégeance à mon seigneur, qui saurait déjà vous récompenser grassement pour m'avoir ramené.

Quelques secondes passèrent, le temps pour que le cerveau du guerrier poilu enregistre et analyse l'informations. S'il se concentrait suffisament, Kadak aurait presque pu entendre les engrenages tourner dans la tête du gnoll balafré.

- Hum... Nous verrons déjà si tu tiens parole pour cette nuit, peau-grise. Si le sang des elfes macule ma hache et que ma verge fouaille les tripes de la putain qui est à leur tête ce soir pour venger la mort de notre chef, alors nous en reparlerons. Maintenant, va...!

Kadak ne se le fit pas dire deux fois et détala non sans avoir ramassé sa dague au passage. Il sentait qu'il ne pouvait aucunement faire confiance à ces brutes et qu'en définitive tout ce qu'il avait dit ne reposait que sur un coup de bluff, mais il ne s'agissait pas moins de sa meilleure chance de revoir Drakonia au plus tôt et en un seul morceau. Il allait devoir se la jouer finaude.

Il ne fut pas compliqué au drakonien de rattraper le convoi et de perpétrer sa trahison. Après tout, au milieu de la nature sauvage chacun avait l'habitude de se serrer les coudes, et les fils du dragon avaient déjà prouvé qu'ils étaient fiables, non ?
C'est pourquoi il put mettre des doses de somnifère de cheval dans le repas du soir, en prenant bien soin à ce que ses propres compagnons ne mangent que ce qu'il leur avait lui-même préparé... et si sa conduite leur mit la puce à l'oreille, il n'en dirent rien, supposant qu'il y avait une raison.
Bientôt les voix se turent autour des feux, remplacés par de paisibles ronflement, et les deux seuls gardes qui ne dormaient pas encore étaient trop éloignés pour se rendre compte de l'incongruité de la situation. Sans une once de remord, Kadak amena ses congénères près de leurs montures reptiliennes et siffla dans ses doigts, donnant le signal du début du carnage.

Cachés dans les fourrés entourant le campement elfique, les Gnolls avaient attendu longuement, muselant tant bien que mal leur rage sanguinaire. Entre quelques jappements sourds de frustrations et grognements de colères, un observateur avisé aurait pu entendre le bruit de lames qu'on aiguise... Bien sûr, les elfes étaient bien trop occupées à festoyer, inconscientes du destin terrible qui leur était réservé, pour faire attention à ces quelques bruissements de feuillages et à ces rares grondements étouffés. Guerrières et chasseuses avaient rit et chanter allègrement, se laissant bercer par une douce illusion de tranquillité. Peu à peu, les chants avaient fait place à des bâillements et a des incantations plus douces... Pour enfin se terminer par un profond et artificiel sommeil...

Bientôt, les seules créatures éveillées dans le camps elfique furent trois sentinelles, les Drakoniens et les nombreuses bêtes servant au trait des caravanes...

C'est au moment où les elfes s'y attendirent le moins, au moment où elles se sentaient le plus en sécurité dans leur forêt douillette, au moment où elles s'imaginaient des lendemains pleins de richesses et de découvertes que l'attaque commença...

Ce furent d'abord des rires sauvages et bestiaux qui alertèrent la première sentinelle kahadrine. Ses yeux d'elfes sondèrent les fourrés, à la recherche des créatures qui pouvaient produire de tels ricanements. Sa vision supérieure parvint à distinguer une douzaines de paires d'yeux luisants dans la nuit, illuminés d'une forme de folie, de sadisme pur. Elle n'eut cependant ni le temps de hurler ni celui d'armer son arc, car un rondin de bois propulsé par un guerrier gnoll depuis les fourrés, venant s'écraser contre son sternum, transforma son cri d'alarme en miaulement de chaton. Titubant avant de s'effondrer à genoux, haletante, la sentinelle elfe ne put que lever les yeux vers les colosses de fourrures qui la dominaient. Une patte velue se posa lourdement sur son épaule frêle et la propulsa sur le dos pendant qu'un des guerrier gnoll, à la fourrure sable et noire, défaisait le maigre pagne qui lui servait d'habit, un sourire cruel retroussant ses babines dégoulinant de bave...

La meute de gnolls continuait néanmoins d'avancer dans le camps elfique, ignorant la sentinelle qui hoquetait, battant vivement des jambes et désespérant de trouver au fond de sa gorge le moindre souffle d'air... La main de son agresseur se posa sur sa gorge avant de la traîner brutalement à terre, emportant l'elfette avec lui comme on emporterait un quatre-heure... Le chef gnoll, la gueule défigurée par une abominable cicatrice, posa nonchalamment la main sur l'épaule de son compagnon en grognant, comme pour l'exhorter d'en finir rapidement, avant de s'avancer au milieu du cercle des caravanes. D'un regard, il repéra le trio de Drakonien et ses lèvres esquissèrent un demi-rictus d'approbation auquel ceux-ci ne répondirent pas.
Se retournant brutalement en direction de son clan qui commençaient déjà à s'attaquer aux caravanes ou à se ruer sur les deux dernières sentinelles éveillées, le chef gnoll, la fourrure rendue écarlate et ses yeux brillants par les lueurs des feux mourants, hurla :

- La vengeance est un plat qui se mange encore chaud, dégoulinante du sang et de désespoir !
Allez, guerriers ! Allez, chasseresses ! Allez, gnolls ! L'heure de la vengeance et du pillage est venue ! Vengeance ! VENGEANCE !


Désignant de sa patte griffue les caravanes ouvragées, le chef gnoll continua, sa voix redoublant de cruauté et de sadisme.

- Capturez les femelles, mais laissez leurs chairs fraîches ! Tuez leurs mâles ! Égorgez leurs enfants ! Brûlez leurs roulottes ! Brûlez leur forêt ! Brûlez leurs espoirs ! Prenez et détruisez tout ce qu'elles possèdent et laissez les contempler ce qu'est la vengeance des Gnolls ! Pillage ! PILLAGE !

De la meute de semi-bêtes s'éleva un même rire sauvage et dément auquel fit écho le son des lames dégainées et brandies vers le ciel nocturne. Le nom « Bal'darh» fut scandé alors que les cris terrifiés d'une des sentinelle se noyait dans la clameur des gnolls.
Comme pour inaugurer cette nuit s'annonçant rouge de sang et de feu, le gnoll à la fourrure de souffre traîna sa captive suffocante jusqu'à une caravane dont la porte venait d'être arrachée par ses compagnons... Là, il renversa brutalement le flanc de elfe sur un tonneau couché, tordant son dos dans une insoutenable position. Le corps et l'esprit tétanisé par le manque d'air et les traumatismes physiques, l'elfe ne put que regarder avec terreur, hoquetant et s'étranglant de sanglots étouffés, son bourreau lui ouvrir sans cérémonie les jambes en un geste respirant l'animalité. Une main pileuse lui agrippa solidement une jambe tandis que l'autre venait griffer épaules et poitrine, le gnoll semblant se délecter de l'expression de pure horreur qui se dessinait sur le visage de sa victime alors que son membre noir, turgescent et brûlant, se frottait contre la peau douce des cuisses de l'elfe. Agrippant la gorge de la sentinelle et ramenant rudement son corps au sien, le gnoll pénétra sa victime en un mouvement vif et implacable au moment même où un de ses frères de meute disloquait le bras d'un mâle elfique essayant de s'enfuir... Un cri muet, combinaison de la conscience de son corps déjà aux portes de la mort et du chaos environnant, desserra les gongs de la mâchoire de la sentinelle, première victime de la folie des gnolls...

Autour d'elle, le monde qu'avait connu les elfes s'effondrait morceau par morceau, méthodiquement dépecé par la rage sanguinaire de la meute. Les caravanes étaient renversées, leurs occupants happés par des mains musclées et implacables. Les femmes, le plus souvent encore sous l'effet de la drogue, étaient portées sur l'épaule ou ligotées à l'aide de solides lanières de cuirs, celles qui se débattaient le plus devenant rapidement la proie des plus bas outrages charnels perpétués par les gnolls... Les quelques mâles qui vivaient dans le camps étaient déjà presque tous morts alors que les plus jeunes enfants ne servant que de maigres amuses-gueules, s'agitant quelques instants tandis que leurs boyaux se faisaient happer par des mâchoires avides... mais le pire était encore à venir.
Bal'därh, d'un pas leste et déterminé, s'approchait toujours plus rapidement de la caravane qu'il savait, instinctivement comme appartenant à la chef elfique, à la femme que ses visions de vengeance désignait comme responsable de la mort des femelles du clan, de la mort de l'ancien chef... Cette créature, faible et molle comme toute les autres peau-tendres, allait devoir payer l'affront d'avoir confondu son clan à celui d'un de ces peuples-bêtes, les Charrs... Elle allait comprendre qu'elle venait de s'attirer la haine d'une race plus forte et infiniment plus impitoyable que ne le furent les boules de poil en armure.

La porte de la caravane de la chef se brisa sous les furieux coups de hachoir de Bal'därh, mais à peine la bête eut-elle le temps d'en balayer les copeaux que de sa gorge s'échappa un aboiement de douleur et de surprise mêlées. Son bras se détendit instinctivement et vint en happer un autre, beaucoup plus fin et délicat, avant que, dans un grognement agacé, le Gnoll ne tire vers lui sa proie tant désirée... La cheftaine elfe apparût, presque entièrement nue, une dague fraîchement colorée par le sang noir de son rival gnoll. Sa frêle carrure, toute en nervosité, faisait bien pâle figure face à la force pure et brutale du Gnoll. Propulsée vers l'avant et cueillie en plein visage par un violent coup du plat de lame, la maîtresse du clan elfe tituba longuement avant de s'effondrer à quelques mètres de là, les muscles certainement encore engourdis en plus par la drogue drakonienne. Avec un grognement d'agacement, Bal'därh passa sa main contre son flanc entaillé. La blessure n'était pas très importante, la peau ne brûlait pas comme lorsqu'on était blessé par une lame empoisonnée mais la plaie saignait abondamment...


- Garce ! Je pensais t'arracher les entrailles et te laisser brûler avec cette forêt une fois que j'en aurai fini avec toi, mais tu vas regretter ce geste... Toi, une peau-tendre faible et molle, oser blesser un Gnoll qui t'es supérieur...? Ton clan est fini, petite, et tu vas bientôt regretter d'être venue au monde...

Plantant fermement son hachoir contre un morceau de porte, le gnoll massif s'avança lentement vers la chef elfe. Échauffant doucement ses épaules et sa nuque épaisse, un filet de bave commençant à perler à ses babines, il se régalait de la vue du fessier de l'elfe affalée sur le sol. Cette dernière commençait à peine à reprendre ses esprits, l'adrénaline et la peur chassant peu à peu de son sang l'effet au poison drakonien.
Inconsciemment, elle balançait ses hanches de gauches à droite, essayant de retrouver l'équilibre sur ses genoux... Une vision suffisamment excitante pour faire s'évaporer les dernières brides de sang-froid et de calme qui résidait dans l'esprit furieux du gnoll.
D'un geste vif, Bal'därh écarta le morceau de pagne qui lui servait de cache-sexe, dévoilant un membre viril noir comme la nuit et déjà gros comme un bras, un bulbe turgescent à la base trahissant encore plus sa nature profondément animale. Ses mains se posèrent lourdement de chaque côté des hanches de l'elfe encore groggy... et, dans un mouvement des plus sauvage et cruel, le gnoll empala la frêle créature sur sa masculinité animale par la plus intime et secrète des deux portes. La pénétration avait été si rapide, si brutale que les larmes étaient instantanément montées aux yeux de l'elfe ainsi dominée et humiliée. A genoux dans l'herbe, le corps ébranlé par d'impitoyables coups de butoirs qui à chaque assaut lui déchiraient un peu plus les entrailles, la kahadrine ne pouvait guère plus que plus subir et serrer les dents... et, trop enivré par la manière dont elle remuait et gémissait sous ses assauts, Bal'därh s'était mis à baver abondamment, bave qui s'éparpillaient en lourdes gouttes à chacun de ses éclats de rires sur le corps de sa proie...


- Voilà la véritable place d'une peau-tendre femelle comme toi ! *hrmpf* Être prise comme une esclave par tes maître gnolls ! *hrmpf* Même si ton ventre n'est même plus digne d'accueillir la semence des chefs ! *hrmpf* … Mais regarde, petite, regarde ton peuple, regarde son avenir au sein du clan de Bal'därh !


Enroulant ses bras autour de cuisses recouvertes de sang et de fluides, le gnoll souleva la chef de clan elfique comme si elle ne pesait pas plus qu'une qu'un sac de plumes.. Ainsi positionnée, le le mâle alpha avait tout le plaisir d'entendre les halètement désespérés de sa victime, le corps de celle-ci perdant peu à peu de sa vigueur et son esprit le peu d'espoir qui lui restait.
Devant eux se déroulait une scène de cataclysme pur, de destruction aveugle, de violence sauvage. Ici et là gisaient les corps démembrés et mutilés des mâles elfiques, baignant dans des flaques de sang couleur rubis, à leurs côtés, des petits ossements : fémurs, vertèbres, phalanges encore enrobés d'une fine pellicule de chair et de bave gnoll... Des morceaux de squelettes d'enfants, aux viandes tendres considérées comme des friandises, dévorés encore vivants par la tribu furieuse. Toutes les caravanes avaient été méthodiquement renversées, dépecées et pillées....

La quasi-totalité des femmes elfes du clan avaient été déplacées, ligotées ensemble à l'aide de grandes lianes ou de cordes noires à l'orée de la forêt, comme de simples sacs de farine qu'on s'apprêterait à emmener cuire. Sous les entraves se gonflaient difficilement d'appétissantes poitrines, sanglotantes et haletantes, qui alléchaient parfois suffisamment les quelques guerriers gnolls chargés de la surveillances des prisonnières pour que l'un d'entre eux décide de faire taire l'une d'elles en glissant dans sa gorge une virilité noire et massive...
Ça et là, les quelques elfes qui n'avaient pas rejoint le « troupeau » n'étaient que des masses inanimées couchées sur l'herbe ou des caisses ou tonneaux de bois, le corps parfois encore envahi par quelques violeurs gnolls n'ayant pas terminés leurs offices... La première sentinelle capturée, en particulier, gisait inconsciente sur son tonneau, le corps tordu et brisé aux niveau des hanches, son bourreau labourant encore et toujours ses entrailles, colorant l'intérieur du ventre de l'elfe d'un blanc visqueux pour la deuxième fois...
On pouvait parfois distinguer une ou deux ombres qui échappaient à la vigilance implacable des pillards, des silhouettes qui disparaissaient dans la forêt chaude... Pour qu'à chaque fois des bruits de courtes luttes soient entendues et que les fougères cessent de s'agiter. Quelques fois, des gnolesses femelles émergeaient des broussailles, une elfe battue et marquée par des traces de griffes ligotée portée sur leur épaule...

Au milieu de ce chaos sans nom, les drakoniens n'avaient pas quitté le havre de paix provisoire que constituait l'enclos où se trouvaient leurs propres montures écailleuses et griffues. Impuissants face à une telle débauche d'atrocités, elles ne les hypnotisaient pas moins aussi sûrement que la flamme attire le papillon, si bien qu'ils n'avaient même pas l'idée de fuir... ce qui aurait été de toute façon difficile vu que Kadak tenait les brides.
Ce fut d'ailleurs celui-ci qui repéra une mouvement dans le dos de Bal'därh tenait que celui-ci continuait à besogner sa pâte elfique : dans l'ombre de l'une des rares caravanes intactes se tenait une kahadrine qu'il reconnut comme étant la chamane de la caravane, en train d'armer une arbalète pour venger au moins sa tribu avant d'y passer.
Elle visa posément le chef en réprimant une grimace de dégout... et poussa un cri lorsqu'une dague de lancer vint se planter dans son épaule, faisant dérailler le carreau qui fila vers les bois. Son regard douloureux se posa sur Kadak qui lui rendit une oeillade satisfaite, ayant déjà dégainé une autre lame... et elle le maudit tandis que deux gnolls lui sautaient dessus et lui brisaient les membres, s'étant enfin rendus compte qu'ils avaient laissé échappé une proie.
Le drakonien détourna le regard, aussi bien du corps de l'elfe agité de soubresauts que de celui de ses compagnons. Il avait fait ce qu'il fallait.

Inconscient du drame qui avait failli se jouer derrière lui, Bal'därh se tenait toujours là, dominant de sa stature colossale le campement dévasté, ravageant toujours un peu plus la panse de la maîtresse de caravane dont la peau dont la peau commençait à devenir aussi pâle et flasque que celle d'un poisson. De la gorge du maître gnoll s'échappait ce même rire sauvage, animal et incroyablement cruel, comme celui d'une hyène ayant trouvé un bout de viande avec lequel jouer... Ses mouvements devinrent néanmoins de plus en plus saccadés, jusqu'à ce qu'il s'immobilise au plus profond du ventre dévasté. C'est alors qu'il explosa, inondant les entrailles de sa proie d'un torrent de sa propre semence.
Lâchant brusquement les cuisses de l'elfe pour remonter vers sa poitrine, laissant la gravité terminer d'empaler la malheureuse use guerrière... Ses mains griffues, toutes mouillées de sang et de divers fluides corporels, enferrèrent doucement les mamelons avant de venir solidement empoigner la nuque et les épaules de l'elfe. Souillant un peu plus le visage de sa victime de longs filets de bave, le Gnoll murmura dans un grognement.


- Aaaah... Voilà ma vengeance accomplie, petite... Même si ton clan doit encore subir celle de ma meute pour de nombreux mois à venir, hé hé hé... Mais tu m'as plu, alors je vais te faire ce petit cadeau : t'éviter une mort plus lente, à saigner comme une truie de l'intérieur... Allez, petite, voyons voir quel autre « goût » tu as.

Ces mots dits, Bal'därh ouvrit grand sa gueule pour venir planter ses crocs effilés dans la gorge pâle de l'elfe agonisante. Elle n'avait même plus la force de hurler, la pauvre, alors que sa jugulaire était déchiquetée par son bourreau gnoll. ses poumons furent rapidement noyés sous un flot de sang et la vie quitta progressivement la maîtresse elfique, ruinée et dévastée, alors que ses yeux roulaient vers l'arrière de sa tête. Retirant ses canines -et son membre rassasié- des chairs de l'elfe morte en laissant tomber son jouet cassé sur le sol, Bal'därh resta un moment à admirer les fruits de son travail, à savourer la vue de ce corps complètement brisé tandis que devant lui ses compagnons terminaient eux aussi leurs offices avec quelques survivantes elfiques trop nerveuses... Machinalement, il regarda derrière lui, comme pour vérifier s'il n'y avait plus rien à piller, avant de découvrir le corps inanimé de la chamane et Kadak a côté d'elle. Retroussant ses babines dans un sourire cruel, il grogna :

- Les peaux-grises ont tenues leurs promesses de nous offrir la vengeance... Nous verrons si celui que vous considérez comme chef de votre grand clan est le plus fort et le plus rusé de votre espèce. Il faut bien ça pour devenir le roi de mon clan...! Allez, venez avec nous, nous partons maintenant, vers l'est, et emmené la peau-tendre elfique avec vous. C'est mon... « cadeau ». Ah ah ah !

Avec la même rapidité qu'ils avaient lancé l'assaut sur le campement, la meute disparut progressivement dans les fougères, emportant sous leurs bras puissants ou traînant à l'aide de laisses de cordes les survivantes elfiques. Moins d'une demi-douzaine de gnoll était toujours sur place, occupés à réunir cadavres, ossements et caravanes au centre de ce qui avait été, il y a peine quelques heures, un havre de pais sylvain. Là, lorsque tout fût prêt, les gnolls sortirent quelques bouteilles étranges contenant une mélasse noire lourde et puante, y glissèrent un morceau de tissu qu'ils allumèrent à l'aide de pierres à briquets ou de braises incandescentes. Ils jetèrent ces mélanges inflammables un peu partout, transformant bois et chair en cendre et les dispersant autour d'eux alors qu'ils retournaient dans les ombres de la forêt... Bientôt, les arbres prendraient feu, et l'incendie nocturne viendrait teinter le ciel de reflets sanguins tandis que l'air, déjà saturé d'odeur de sang, de semence, de transpiration et de chien mouillé, s'embellirait d'une nouvelle senteur de cadavre et de bois brûlé. Portant sur son dos le cadavre de la cheftaine elfique, Bal'därh souriait... Ses babines mutilées transformant son expression en celle d'un rictus immonde...




Arrivés à leur propre campement, les gnolls démontèrent les peaux de bêtes qu'ils utilisaient pour monter leurs tentes et se mirent rapidement en route, forçant les elfes épuisées à marcher derrière eux dans la nuit noire et froide... Ils marchèrent longuement vers l'est, pendant toute une journée, jusqu'à ce que les gnolls se trouvèrent las...

La nuit qui suivit fût le théâtre de nouvelles tortures pour les elfes prisonnières... D'abord, ce fut leur enferment dans des cages si petites qu'elle ne pouvait y tenir que recroquevillées sur elles-mêmes. Puis, Bal'därh mis un point d'honneur à organiser un banquet « de célébration » en décapitant le cadavre de la cheftaine elfique et en faisant cuire le reste du corps parmi des viandes de cerfs et de sanglier... Ainsi qu'en nettoyant consciencieusement le crâne de feu la maîtresse elfique, jusqu'à ce que le blanc des os rutile et brille dans la lueur du feu de camps. Bal'därh fit ensuite monter le crâne et quelques vertèbres sur une solide cordelette noire qu'il passa autour de son cou, comme le plus morbide des trophée. Après le festin, les Gnolls distribuèrent la graisse et les os non-rongés à leurs prisonnières libérées pour l'occasion.
La torture était immonde, d'autant plus que la pitance comportait les graisses de celle qui était anciennement leur chef... La plus téméraire des elfes refusa de porter à ses lèvres pareille abomination, pour aussitôt être « élue » par les mâles gnolls pour être prise sans manière par tous les orifices deux heures durant devant ses compagnes. A chaque fois, les gnolls la forçait à ouvrir sa mâchoire pour recevoir dans sa bouche un sexe massif et un « repas » aussi digne qu'elle... Lorsqu'on s'aperçut qu'elle s'était... noyée, les gnolls décidèrent de la garder le cadavre pour leur prochain « banquet ».

Les jours et les nuits se suivirent, ponctués par la marche, les tortures, les humiliations et les privations... Au bout de six jours, quelques elfes se portaient volontaires pour être prises par les membres mâles du clan gnoll, une initiative souvent récompensée par l'application de divers baumes et cataplasmes cicatrisants sur leurs plaies... Certaines elfes essayaient même de donner du plaisir à leurs bourreaux, car elles recevaient en récompense un peu de lait de chèvre pour contenter un peu leur faim... Quand ce n'était pas un autre liquide blanc et sucré.
Au bout de quatorze jour, les elfes aux esprits les plus dévastés étaient autorisées à sortir de leurs cages, parfois même à être choisie pour devenir le « jouet » de Bal'därh pour une soirée. Bientôt, plus d'une demi-douzaines d'elfes furent libérées de leurs entraves et avaient parfaitement intégrées le camps comme aides et esclaves sexuelles...
L'acceptation de la domination gnoll dans un esprit de peau-tendre était un processus long et difficile, avait-on expliqué aux Drakoniens, qui consiste à détruire l'esprit d'un individu jusqu'à ce que son corps n'écoute plus que les murmures et les instincts gnolls susurrés à leurs oreilles. Beaucoup de sacrifices sont nécessaire et le risque de mort ou de transformer une elfe en poupée bavante était grand, mais quand il est parfaitement exécuté, il est possible de transformer les guerrières les plus farouches en simples esclaves dociles et obéissantes, ouvrant la bouche et tirant la langue pour les désirs d'un gnoll, cuisinant et peignant la fourrure pour les envies d'un autre, assassinant et espionnant les membres de son propre peuple pour le bien du clan lui-même...

Mais la dernière mise à l'épreuve des prisonnières elfiques ne se déroula qu'au bout de vingt-huits jour alors que les gnolls étaient presque arrivés dans les territoires Drakoniens : on choisit une des elfettes les plus atteintes par l'assujettissement gnoll pour devenir la lieutenante peau-tendre de Bal'därh, une position qui impliquait le pouvoir de partager le repas des gnolls et de manger à sa faim, d'être traitée presque... « en égale »... puis, on offrit à la plus résiliente, la plus brave et la plus courageuse des elfes prisonnières sa liberté...
Dans les deux cas, la condition était simple. Il fallait tuer l'autre elfe.

Quelques heures plus tard, l'odeur de la chair brûlée de l'elfe perdante et les gargouillements contentés de la nouvelle « lieutenante » elfique du camps émanaient du camps gnoll...

Des elfes qui avaient accueilli avec tant de générosité les Drakoniens, il ne restait guère plus qu'une douzaines d'esclaves devenue inconsciente de leur état, trop contente de trouver dans la fourrure et les abus des gnolls le confort et la chaleur qu'elles avaient oubliées... Seules restait un petit groupe d'irréductibles qui étaient parvenues à survivre à toutes les tortures... Mais pour combien de temps encore ?


Quelques jours plus tard, les gnolls et leurs "protégés" pénétraient sur le territoire des dragons, pour le meilleur et surtout pour le pire.
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